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Les risques psychosociaux en milieu de travail
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Les risques psychosociaux en milieu de travail

Lorsqu’il est question d’ergonomie au travail, on pense d’emblée aux risques physiques attribués aux blessures. Pourtant, d’autres types de risques professionnels peuvent également causer beaucoup de préjudices dans les organisations s’ils ne sont pas pris en compte : les risques psychosociaux (RPS). Le stress en milieu de travail, le harcèlement, les conditions de travail générales peuvent tous contribuer à augmenter le taux d’absentéisme ainsi que les blessures au travail. Il s’avère donc essentiel de procéder à l’évaluation de ces risques professionnels afin d’améliorer la santé et la sécurité dans le milieu de travail.

Afin de faciliter la démarche, certains outils diagnostics peuvent être utilisés afin d’identifier les facteurs de risques psychosociaux dans un environnement de travail donné. Vous trouverez donc dans cet article les différentes catégories de risques à prendre en considération ainsi que des actions possibles à mettre en place pour réduire les RPS.

Des chiffres qui en disent long…

Dans les dernières décennies, l’accroissement du secteur des services a modifié de façon considérable les exigences reliées au travail. En effet, le travail exigeant physiquement a laissé place à davantage de travail demandant une exigence plus accrue au niveau psychologique et émotionnel. De 1990 à 2005, le nombre de réclamations accepté par la CNESST en lien avec des lésions professionnelles liées au stress, à l’épuisement ou d’autres facteurs d’ordre psychologique a plus que doublé, passant de 530 à 1 213. Cette augmentation signifie également des coûts en hausse, passant de 1,5 à 12 millions de dollars pour cette même période de temps (CSST, 2007).

De plus, lorsqu’on analyse les causes d’absence de longue durée indemnisées par les compagnies privées d’assurance-salaire québécoises, on constate que jusqu’à 50% d’entre elles sont en lien avec des troubles psychosociaux. En 1990, ce pourcentage n’était que de 18% (Ranno, 2000). Plusieurs recherches effectuées dans les dernières années tendent à démontrer qu’il y aurait un lien étroit entre la détresse psychologique et l’organisation du travail.

Quels sont ces risques psychosociaux?

Différentes familles de risques psychosociaux sont recensées dans la littérature. Parmi celles-ci, on retrouve :

L’intensité et la complexité du travail : Des tâches intenses et complexes peuvent entraîner des atteintes physiques ou mentales en lien avec le stress généré et le risque plus élevé de blessures.psy
Horaire de travail difficile et peu flexible : L’horaire de travail interfère de façon étroite avec les engagements familiaux ou sociaux. Le nombre d’heures travaillées et la rotation de quart de travail sont également à prendre en compte.
Exigences émotionnelles du travail : Les travailleurs qui doivent être en contact avec la clientèle ou qui doivent gérer des situations de tensions sont exposés à une charge mentale plus élevée.
Faible autonomie au travail : L’autonomie au travail peut être représentée par les marges de manœuvre que peut avoir un salarié, entre autres en ayant la possibilité de prendre des initiatives, de valoriser leur compétences ou d’interrompre de façon momentanée son travail lorsqu’il en ressent le besoin.
Rapports sociaux au travail de mauvaise qualité : Les relations de travail entre les salariés, la reconnaissance du travail accompli par les supérieurs ainsi que le soutien lors des difficultés professionnelles ou personnelles sont tous des éléments qui peuvent influencer la santé psychologiques des travailleurs.
Conflit de valeurs : Lorsqu’une personne travail dans un environnement ou des conditions qui ne respectent pas ses valeurs ou les principes de sa profession, peut entraîner un certain désengagement ainsi qu’une perte de motivation.
Insécurité de l’emploi : Lorsqu’un salarié ne peut contrôler la situation quant à son avenir professionnel ou de ses conditions de travail, le risque de problèmes psychosociaux peut être augmenté.

Que peut-on mettre en place pour réduire ces risques?

Certaines actions peuvent être mises en place pour réduire les impacts négatifs liés à ces risques. En fonctions des différentes catégories mentionnées ci-haut, voici des exemples d’actions concrètes qui pourraient être envisagées :

Adapter le temps passé aux postes de travail demandant une exigence importante quant à la concentration et à la vigilance (rotation de postes);
Permettre aux travailleurs de prendre des pauses lorsqu’ils en ressentent le besoin;
Tenir compte de la variabilité individuelle en ce qui concerne le rythme de travail et la capacité d’adaptation;
Planifier de façon régulière des rencontres entre salariés et supérieurs hiérarchiques dans le but de spécifier les objectifs, échéances, etc.;
Tenter de limiter l’exposition des salariés à des horaires de travail atypiques et aux heures supplémentaires;
Adapter du mieux possible l’horaire de travail avec les obligations familiales;
Offrir de la formation aux employés qui sont susceptibles d’intervenir avec une clientèle agressive ou en détresse;
Aménager des espaces de détente pour les employés;
Permettre aux salariés de choisir leur moment de pause;
Planifier des moments d’échanges entre les employés afin de discuter de certaines problématiques rencontrées et pour mettre en place des pistes de solutions;
Effectuer un retour régulier auprès des employés par rapport à la qualité de leur travail et l’appréciation de la clientèle face à leurs services.
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CONCLUSION

Les effets néfastes des risques psychosociaux en milieu de travail sont en constante évolution depuis les dernières années, ce qui justifie le fait de se pencher rapidement sur la problématique. Tous les milieux de travail sont susceptibles de devoir gérer ces risques, il faut donc travailler en amont afin d’éviter de réagir au problème.