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Activation en début de quart de travail : une façon de réduire le risque de blessures!

Quels sont les effets bénéfiques d’un échauffement en début de quart de travail?

Augmentation de la circulation sanguine locale dans les muscles
Le sang présent dans les muscles représente le carburant principal pour assurer leur bon fonctionnement, car il contient beaucoup d’oxygène et des nutriments essentiels. Lorsque le corps est inactif pendant plusieurs heures, la quantité de sang présent dans les muscles diminue, car ceux-ci n’ont pas besoin d’une grande source d’énergie puisqu’ils sont au repos. Cependant, lorsque l’individu se remet en action suite à un repos prolongé, par exemple en début de quart de travail ou au retour d’une pause, les muscles requièrent un certain moment pour s’adapter à l’activité et rétablir leur réserve d’énergie par l’activation de la circulation sanguine. C’est ce qu’on appelle un «échauffement».

Si un effort important doit être produit par les muscles alors qu’ils ne sont pas suffisamment échauffés, les muscles ainsi que les structures, telles que les ligaments et les tendons, peuvent être blessés. Une activation adéquate en début de quart de travail peut ainsi réduire le risque de blessures, mais permet également de ralentir l’apparition de la fatigue musculaire lors de tâches qui exige un effort physique important. Les exercices d’échauffement peuvent être comparés au niveau du réservoir d’essence de votre voiture : lorsque vous vous activez, vous faites monter le niveau d’essence du réservoir afin de faire une plus longue route sans devoir vous arrêter!

Amélioration de la concentration
Lorsqu’on parle d’activation, on pense spontanément aux effets apportés à la sphère physique du corps humain. Pourtant, la sphère cognitive n’est pas à négliger dans le contexte d’un échauffement. En effet, l’attention et la concentration sont également améliorer par l’échauffement, ce qui peut grandement contribuer à éviter certains accidents. Il est également rapporté que la prise d’informations dans l’environnement et son analyse est d’autant plus efficace ce qui favorise le temps de réaction face à un incident.

Favorise la conduction nerveuse
Comme rapporté précédemment, les échauffements permettent une meilleure circulation sanguine locale. Cette condition est possible grâce à l’augmentation du rythme cardiaque en lien avec notre activation. En bout de ligne, on augmente la température corporelle, ce qui facilite l’échange d’information entre les muscles, les articulations et le cerveau. Ce phénomène est appelé «proprioception». Des récepteurs sont présents dans nos muscles, nos tendons et nos articulations et ceux-ci envoient des indications précises à notre cerveau sur la position de chacune de nos parties du corps. C’est un peu comme si nous mettions en marche notre GPS interne afin de bien connaître notre position dans l’espace. C’est entre autres ce qui permet de se tenir debout en équilibre et d’assurer la plupart de nos performances motrices (marcher, écrire, soulever des objets, etc.).

Une meilleure conduction nerveuse grâce à l’activation peut donc contribuer à réduire le risque de blessures par l’amélioration de notre coordination des mouvements de notre corps dans l’espace.

Renforce l’esprit d’équipe
Débuter le quart de travail de façon conviviale avec nos collègues de travail par la pratique d’exercices physiques peut contribuer à créer un esprit d’équipe favorable. De plus, le fait de s’engager dans un objectif commun, c’est-à-dire d’améliorer la santé et la sécurité au travail, permet de soutenir et de revigorer l’esprit d’équipe.

Bref, tous ces bienfaits physiques et psychologiques contribuent ensemble à diminue le risque de blessures de type musculosquelettique ainsi que les accidents de travail. Selon une étude réalisée dans une usine de St-Césaire, l’implantation d’un programme d’activation en début de quart de travail a permis de réduire de 56% les blessures avec un taux de participation de 98% des employés (Yvan Campbell, décembre 2015).

En quoi consistent les exercices d’activation?

Afin de maximiser la circulation sanguine, il est préférable de débuter la séance d’activation par des exercices qui impliquent d’importantes masses musculaires, telles que les muscles des membres inférieurs. Des exercices dynamiques sont également recommandés, comme par exemple la marche ou le jogging sur place, dans le but d’augmenter le rythme cardiaque.

Une fois bien échauffé, des exercices d’étirements peuvent être réalisés afin de favoriser et de maintenir des articulations souples, ce qui contribue à éviter certaines raideurs et douleurs musculaires en lien avec l’exécution de tâches physiques. Au total, une séance d’activation efficace devrait durée entre 5 et 10 minutes.

Comment assurer l’adhésion des employés ?

Bien que ce type de programme en milieu de travail semble facile à mettre en place et agréable à pratiquer, certains éléments doivent être pris en considération pour assurer que les travailleurs y participent activement et que cette habitude perdure dans le temps. Voici quelques points clés à ne pas négliger :

Assurez-vous que l’animation des séances d’activation est réalisée par une personne formée et motivée (ressource externe, superviseur formé ou travailleur formé) afin de garantir la qualité des démonstrations et la sécurité de tous;
Proposer des exercices spécifiques en fonction des postes de travail et de leurs exigences;
Varier de façon périodique les exercices présentés pour éviter la redondance qui mènera à une perte de motivation de la part des travailleurs.

Conclusion

L’activation en début de quart de travail représente une solution relativement abordable qui peut faire une différence considérable sur le taux de blessures en milieu de travail. De plus, cette mesure est habituellement bien reçue par les travailleurs si le projet est implanté de façon à motiver les troupes!

Si vous souhaitez faire bouger vos employés, n’hésitez pas à nous contacter afin qu’un de nos kinésiologues vous assiste pour démarrer votre projet!

Comment soulager vos maux de dos au travail ?

Vous connaissez probablement le problème de santé qui touche le plus de personnes dans la société canadienne : la dorsalgie, mieux connue sous l’appellation maux de dos. Cette problématique ne vous ait probablement pas inconnue puisqu’elle touche malheureusement 4 adultes sur 5 au courant de sa vie. Une multitude de symptômes désagréables tels que les tensions musculaires, les brûlures et les engourdissements dans les jambes peuvent survenir suite à des contraintes exercées sur la colonne vertébrale. Dans cet article, vous retrouverez plusieurs recommandations pour éviter ou réduire les inconforts attribuables aux maux de dos, tant au travail que dans le quotidien.

Que peut-on faire pour améliorer la condition des muscles dorsaux et abdominaux?
Tout d’abord, des muscles tonifiés et endurants sont essentiels pour assurer le maintien d’une bonne posture du tronc et ainsi limiter l’apparition d’inconforts. De plus, la flexibilité des muscles joue un rôle important pour améliorer la condition du dos.

Voici d’abord quelques exemples d’exercices qui peuvent soulager les maux de dos :

exercices
Peu importe l’exercice réalisé, il est important qu’il ne provoque pas d’augmentation de la douleur. Si c’est le cas, les conseils de spécialistes, tel qu’un kinésiologue ou un physiothérapeute peuvent être nécessaires.

Les postures au travail
Quelles que soient les exigences reliées à votre travail, les maux de dos peuvent survenir suite à l’adoption d’une position assise ou debout de façon prolongée ou par de mauvaises techniques de travail lors des tâches physiques. Voici deux exemples de situations problématiques favorisant la survenue de maux de dos :

Étude de cas #1
Les tâches d’une adjointe dans un cabinet d’assurance consistent à réaliser des tâches à l’écran et à faire la lecture de documents papiers dans une proportion d’environ 95% de son temps. L’autre 5% consiste à faire le classement de documents, ce qui nécessite certains déplacements. Cela signifie qu’elle passe environ 7h30 de son temps de travail en position assise. La travailleuse bénéficie de deux périodes de 15 minutes de pauses en plus d’une heure allouée pour le dîner. Toutefois, l’adjointe n’utilise pas ses temps de pause et dîne souvent devant son écran. Depuis plusieurs mois, la travailleuse rapporte des inconforts au bas du dos qui tendent à disparaître lorsqu’elle se lève et qu’elle est en mouvement.

Recommandations :
Dans le but de limiter l’aggravation des inconforts de la travailleuse, il pourrait être justifié de :

Procéder à l’ajustement de son poste de travail (chaise et équipements informatique);
S’assurer que la chaise utilisée offre un support lombaire adéquat;
Proposer à l’adjointe d’utiliser ses temps de pause pour se lever et changer de position;
Inciter la travailleuse à quitter son poste de travail sur l’heure du dîner et aller marcher quelques minutes;
Favoriser les micro-pauses durant le temps de travail consacré à l’écran, c’est-à-dire de s’étirer et/ou alterner de position au moins 2 à 3 fois l’heure.

Étude de cas #2
Un préposé aux commandes dans une entreprise faisant la distribution de produits laitiers doit se déplacer dans un entrepôt afin de préparer les commandes. Le travailleur doit soulever des charges lourdes en plus de manipuler son chariot lourd à travers les allées de l’entrepôt. Il y a quelques mois, le préposé aux commandes a souffert d’une entorse lombaire, ce qui l’a empêché de se présenter au travail durant deux semaines. Depuis ce temps, il rapporte une augmentation de ses inconforts, notamment en fin de journée.

Recommandations :
Dans le but de réduire les inconforts du travailleurs et de réduire le risque de blessures, il pourrait être pertinent de :

Proposer des exercices d’échauffement et d’étirement en guise de préparation musculaire avant de débuter le quart de travail;
Proposer des exercices de renforcement musculaire ciblant le dos et les abdominaux;
Réaliser un coaching pratique afin de s’assurer que le travailleur adopte de bonnes méthodes de travail;
Se pencher sur l’organisation du travail, c’est-à-dire voir la possibilité de séquencer les tâches en fonction de leurs exigences et d’accorder des temps de récupération pour limiter les risques de blessures.
Allez, on bouge!
Lorsque les gens ressentent des maux de dos, ils ont tendance à rester allonger et éviter le plus possible tout mouvement, ce qui a pour effet d’entraîner des raideurs et d’affaiblir les muscles de la colonne vertébrale. Sauf en phase aiguë où la douleur est très vive, rester immobile ne fait qu’accroître les inconforts et retarde la résolution du problème. Il est donc recommandé de poursuivre ses activités en adaptant la durée et l’intensité tout en évitant les postures douloureuses.

CONCLUSION

Les maux de dos sont complexes à traiter puisqu’ils sont d’origine multifactorielle. Il est toutefois possible de prévenir la survenue de ce problème en adoptant de saines habitudes de vie au travail et dans notre quotidien et en portant une attention particulière à notre posture. Si on s’attaque à certains facteurs de risquer connus, on évite de devoir traiter les effets indésirables de ce mal sournois. Allez ! Levez-vous et allez vous dégourdir !

La rotation de poste : Les avantages et les inconvénients

Tout d’abord, qu’est-ce que la rotation de poste?

La rotation est une pratique d’organisation du travail qui a pour but de prévenir l’apparition des TMS. Plus précisément, elle se veut une façon de diminuer l’exposition aux facteurs de risque relié à un poste de travail. On pense notamment à des contraintes physiques telles que l’hypersollicitation des structures anatomiques (muscles, tendons, ligaments, etc.), l’utilisation d’un outil vibrant, les efforts excessifs, les postures contraignantes, la répétition des mouvements, mais également à des contraintes psychologiques telles que la monotonie d’une tâche. Dans la section suivante, les avantages de cette pratique seront décrits avec des exemples.

Les avantages de la rotation de poste
1.1 Varier les positions de travail

Dans une entreprise où la production nécessite plusieurs étapes différentes, il peut s’avérer qu’un poste soit très exigeant pour une région corporelle comme les membres supérieurs et qu’un autre soit peu exigeant à cette région. Imaginez que le premier travailleur doit faire plusieurs manipulations en hauteur nécessitant des mouvements soutenus et répétés au-dessus des épaules et que le deuxième doit faire ces mêmes manipulations, mais au sol en position accroupie ou sur les genoux. Dans les deux situations, les tâches peuvent être contraignantes, mais elles le sont d’une façon différente. En alternant ces deux tâches entre les travailleurs, on minimise le temps d’exposition et l’hypersollicitation d’une région du corps diminuant ainsi le risque de développer un TMS.

1.2 Varier les efforts et l’utilisation des outils

Dans la même optique, on observe souvent des postes de travail qui nécessite des efforts plus importants qu’un autre. En effet, un poste pourrait nécessiter de lever des charges lourdes à répétitions et que le deuxième soit plus dans la finition du produit, et donc qui nécessite peu de manutention de charge lourde, mais plusieurs manutentions fines. Il peut devenir intéressant à ce moment de faire une rotation entre les deux postes pour que la personne qui manutentionne des charges lourdes puisse avoir une récupération active suffisante afin d’éviter l’apparition d’un TMS. Le même exercice peut être fait entre des travailleurs qui utilisent des outils vibrants sur une longue période et que d’autres qui n’en utilisent pas.

1.3 Briser la monotonie d’une tâche

De plus, il est important de considérer les avantages de la rotation de poste sur le côté psychologique, notamment pour les tâches dites monotones où la même action doit être répétée à plusieurs reprises sur une longue période. Par exemple, sur une chaine de production, bien que plusieurs tâches nécessitent une concentration et exécution rapide, le fait de faire une rotation du personnel entre ces tâches similaires, mais différentes, va permettre au travailleur de briser la monotonie de la tâche, de repousser l’apparition de fatigue et de garder une motivation au travail[1].

Les inconvénients
Bien que la rotation de poste semble une bonne pratique pour diminuer l’incidence des TMS dans une entreprise, plusieurs facteurs doivent être pris en considération.

2.1 Est-ce qu’on ne fait pas juste retarder le problème ?

On peut se questionner à savoir si exposer plus de travailleurs sans faire de modification sur la nature du problème, que ce soit au niveau du poste de travail, d’un outil, d’un équipement, d’une charge ou autres, causera une augmentation du nombre de travailleurs ayant des inconforts ou des douleurs. En fait, il faut se questionner à savoir si le temps d’exposition est optimal et conjointement, rechercher des solutions pour diminuer la pénibilité de chaque poste de travail.

2.2 Est-ce que la rotation de poste est difficile à gérer?

Sans document ou sans organisation préétablie sur la façon de gérer la rotation, cela peut devenir difficile pour l’entreprise et prendre beaucoup de temps. Ainsi, il est nécessaire de formaliser la gestion et de se questionner sur le nombre de postes, le nombre de travailleurs et le temps passé à chaque poste à intégrer dans la rotation avant de l’implanter. Il faut également prendre en compte la formation, la compétence, l’intérêt, les limitations physiques, la polyvalence de chacun des travailleurs avant d’implanter la rotation de poste. La gestion sera plus facile par la suite. L’enjeu salarial ou la différence salariale entre les postes doivent également être pris en considération.

2.3 La rotation peut-elle amener du mécontentement chez certains travailleurs ?

Il est important de se questionner à savoir comment les travailleurs perçoivent la rotation de poste avant de l’implanter. En effet, la crainte d’erreur au niveau poste, être exposé à de nouvelles contraintes, faire face à des nouveaux outils/équipements, etc., peuvent faire en sorte que les travailleurs ne se sentent pas à l’aise de faire une rotation de poste. De plus, avec l’expérience, les travailleurs développent des stratégies efficientes afin de minimiser les contraintes musculosquelettiques et de répondre aux exigences de production. Par exemple, avec les années, un travailleur peut avoir développé des techniques de manutention efficiente et une gestion de son environnement optimal pour réduire l’exigence de la tâche. En changeant de poste, le travailleur sera-t-il assez longtemps à ce poste pour développer ces stratégies efficientes? Ainsi, l’implantation de la rotation doit souvent être accompagnée d’une formation pour donner des outils aux travailleurs.

L’apport d’un ergonome
L’apport d’un ergonome dans l’implantation de la rotation de poste est une bonne façon pour l’entreprise de s’outiller et de prendre en considération l’ensemble des déterminants d’un poste de travail. Ainsi, on s’assure que la rotation de poste n’engendra pas de problème en parallèle et qu’elle amènera les effets escomptés soit la réduction des risques de blessures et/ou d’inconforts.

Par son analyse de l’activité de travail et l’utilisation des normes en ergonomie, l’ergonome pourra dresser une rotation de poste qui prendra en considération l’exigence physique des postes de travail et l’ordre dans lequel elle devrait être effectuée. De plus, en analysant l’exigence des postes de travail, il pourra amener des recommandations pour diminuer la contrainte de ces derniers. Sa connaissance de l’activité permettra également d’établir les points importants à transmettre aux travailleurs dans une formation pour les outiller dans leur recherche des stratégies et d’éviter l’apparition d’inconfort ou de douleur.

Par sa démarche participative, il sera en mesure de travailleur conjointement avec l’entreprise pour établir la rotation de poste en fonction du nombre de travailleurs, le nombre de postes à intégrer, le temps passé à chaque poste et la fréquence de l’alternance.

CONCLUSION

En guise de conclusion, la rotation de poste est une stratégie organisationnelle efficace dans la prévention des TMS dans les entreprises. Cependant, plusieurs éléments doivent être pris en considération afin d’obtenir des bons résultats. L’apport d’un ergonome dans l’implantation de ce type de pratique est nécessaire pour aider l’entreprise à prioriser les postes à risque et d’établir un ordre de rotation qui permet de varier l’exigence physique. Pour des résultats optimaux, la rotation devrait être accompagnée d’une formation et d’une modification des postes de travail. L’ergonome sera en mesure de vous guider dans ces projets.

Les risques psychosociaux en milieu de travail

Lorsqu’il est question d’ergonomie au travail, on pense d’emblée aux risques physiques attribués aux blessures. Pourtant, d’autres types de risques professionnels peuvent également causer beaucoup de préjudices dans les organisations s’ils ne sont pas pris en compte : les risques psychosociaux (RPS). Le stress en milieu de travail, le harcèlement, les conditions de travail générales peuvent tous contribuer à augmenter le taux d’absentéisme ainsi que les blessures au travail. Il s’avère donc essentiel de procéder à l’évaluation de ces risques professionnels afin d’améliorer la santé et la sécurité dans le milieu de travail.

Afin de faciliter la démarche, certains outils diagnostics peuvent être utilisés afin d’identifier les facteurs de risques psychosociaux dans un environnement de travail donné. Vous trouverez donc dans cet article les différentes catégories de risques à prendre en considération ainsi que des actions possibles à mettre en place pour réduire les RPS.

Des chiffres qui en disent long…

Dans les dernières décennies, l’accroissement du secteur des services a modifié de façon considérable les exigences reliées au travail. En effet, le travail exigeant physiquement a laissé place à davantage de travail demandant une exigence plus accrue au niveau psychologique et émotionnel. De 1990 à 2005, le nombre de réclamations accepté par la CNESST en lien avec des lésions professionnelles liées au stress, à l’épuisement ou d’autres facteurs d’ordre psychologique a plus que doublé, passant de 530 à 1 213. Cette augmentation signifie également des coûts en hausse, passant de 1,5 à 12 millions de dollars pour cette même période de temps (CSST, 2007).

De plus, lorsqu’on analyse les causes d’absence de longue durée indemnisées par les compagnies privées d’assurance-salaire québécoises, on constate que jusqu’à 50% d’entre elles sont en lien avec des troubles psychosociaux. En 1990, ce pourcentage n’était que de 18% (Ranno, 2000). Plusieurs recherches effectuées dans les dernières années tendent à démontrer qu’il y aurait un lien étroit entre la détresse psychologique et l’organisation du travail.

Quels sont ces risques psychosociaux?

Différentes familles de risques psychosociaux sont recensées dans la littérature. Parmi celles-ci, on retrouve :

L’intensité et la complexité du travail : Des tâches intenses et complexes peuvent entraîner des atteintes physiques ou mentales en lien avec le stress généré et le risque plus élevé de blessures.psy
Horaire de travail difficile et peu flexible : L’horaire de travail interfère de façon étroite avec les engagements familiaux ou sociaux. Le nombre d’heures travaillées et la rotation de quart de travail sont également à prendre en compte.
Exigences émotionnelles du travail : Les travailleurs qui doivent être en contact avec la clientèle ou qui doivent gérer des situations de tensions sont exposés à une charge mentale plus élevée.
Faible autonomie au travail : L’autonomie au travail peut être représentée par les marges de manœuvre que peut avoir un salarié, entre autres en ayant la possibilité de prendre des initiatives, de valoriser leur compétences ou d’interrompre de façon momentanée son travail lorsqu’il en ressent le besoin.
Rapports sociaux au travail de mauvaise qualité : Les relations de travail entre les salariés, la reconnaissance du travail accompli par les supérieurs ainsi que le soutien lors des difficultés professionnelles ou personnelles sont tous des éléments qui peuvent influencer la santé psychologiques des travailleurs.
Conflit de valeurs : Lorsqu’une personne travail dans un environnement ou des conditions qui ne respectent pas ses valeurs ou les principes de sa profession, peut entraîner un certain désengagement ainsi qu’une perte de motivation.
Insécurité de l’emploi : Lorsqu’un salarié ne peut contrôler la situation quant à son avenir professionnel ou de ses conditions de travail, le risque de problèmes psychosociaux peut être augmenté.

Que peut-on mettre en place pour réduire ces risques?

Certaines actions peuvent être mises en place pour réduire les impacts négatifs liés à ces risques. En fonctions des différentes catégories mentionnées ci-haut, voici des exemples d’actions concrètes qui pourraient être envisagées :

Adapter le temps passé aux postes de travail demandant une exigence importante quant à la concentration et à la vigilance (rotation de postes);
Permettre aux travailleurs de prendre des pauses lorsqu’ils en ressentent le besoin;
Tenir compte de la variabilité individuelle en ce qui concerne le rythme de travail et la capacité d’adaptation;
Planifier de façon régulière des rencontres entre salariés et supérieurs hiérarchiques dans le but de spécifier les objectifs, échéances, etc.;
Tenter de limiter l’exposition des salariés à des horaires de travail atypiques et aux heures supplémentaires;
Adapter du mieux possible l’horaire de travail avec les obligations familiales;
Offrir de la formation aux employés qui sont susceptibles d’intervenir avec une clientèle agressive ou en détresse;
Aménager des espaces de détente pour les employés;
Permettre aux salariés de choisir leur moment de pause;
Planifier des moments d’échanges entre les employés afin de discuter de certaines problématiques rencontrées et pour mettre en place des pistes de solutions;
Effectuer un retour régulier auprès des employés par rapport à la qualité de leur travail et l’appréciation de la clientèle face à leurs services.
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CONCLUSION

Les effets néfastes des risques psychosociaux en milieu de travail sont en constante évolution depuis les dernières années, ce qui justifie le fait de se pencher rapidement sur la problématique. Tous les milieux de travail sont susceptibles de devoir gérer ces risques, il faut donc travailler en amont afin d’éviter de réagir au problème.

L’amélioration continue en ergonomie: le rôle des superviseurs

Dans une optique d’amélioration continue et de prévention proactive, il est nécessaire pour les entreprises de développer une démarche de prévention en ergonomie soit d’identifier les risques à l’intérieur de l’entreprise, d’évaluer le niveau de risques et d’établir les actions nécessaires pour éliminer ou contrôler ces risques. Pour ce faire, l’ergonomie permet aux divers acteurs de l’entreprise de mieux comprendre le travail réel, et donc des situations de travail, pour ensuite cibler des actions qui pourront améliorer ces conditions de travail. Pour arriver à s’établir des actions et des objectifs de prévention, il devient important d’identifier les rôles de chacun des acteurs de l’entreprise en cette matière. Ce blogue portera sur le rôle des superviseurs dans un processus de prévention et d’amélioration continue. Les superviseurs ont un rôle important au niveau de la prévention puisqu’ils sont l’intermédiaire entre les employés et la direction

Tout d’abord, l’ergonomie est une responsabilité qui se partage à tous les niveaux, des dirigeants jusqu’aux employés. Effectivement, tout le monde a un rôle à jouer dans la prévention des risques. Selon le centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST), « pour être capables de s’acquitter de leurs responsabilités individuelles, les gens doivent :

Savoir quelles sont ces responsabilités (communication nécessaire) ;
Avoir l’autorité nécessaire pour s’acquitter de leurs responsabilités (question d’organisation) ;
Posséder les capacités et les connaissances nécessaires (formation ou accréditation nécessaires). »

Concernant le superviseur, son rôle en prévention est très important puisqu’il est l’intermédiaire entre les employés et la direction. Ainsi, il est en mesure de comprendre les contraintes du travail et de participer activement à l’élimination de ces dernières. À l’inverse, il est en mesure de divulguer les informations promues par la direction aux employés. Il est donc l’engrenage de l’entreprise en termes de prévention pouvant jouer un rôle important dans le développement et le maintien d’une culture en prévention. L’objectif est d’adopter une attitude proactive et d’améliorer continuellement la prévention dans l’entreprise, plutôt que d’être réactif.

Quels sont les rôles du superviseur ?

Puisque le superviseur est au cœur de la prévention dans une entreprise, il est nécessaire de bien définir ces responsabilités et la façon dont il peut les réaliser. Voici quelques exemples :

Participation active au niveau de l’identification, de l’évaluation et du contrôle des facteurs de risque, des signes et des symptômes
Afin de participer à l’identification, l’évaluation et le contrôle des facteurs de risques, il est nécessaire que le superviseur questionne les employés sur les irritants dans leur travail, des difficultés qu’ils rencontrent, des douleurs et des inconforts que les employés ont, etc. Autrement dit, il doit être sur le terrain afin d’observer le travail réel et de consulter les travailleurs sur l’exécution de leurs tâches. Par une compréhension approfondie des situations de travail réelles, des exigences et des problématiques, il sera en mesure de transmettre ses informations à la direction et de démarrer une recherche de solution avec l’ensemble des acteurs concernés.

De plus, cette compréhension des réalités du travail permettra au superviseur d’adapter son intervention afin d’impliquer et d’accompagner les employés dans une recherche de solution. L’objectif étant de s’améliorer continuellement tant au niveau de la communication que des processus. Par exemple, le superviseur pourrait mettre en place des courtes rencontres en début de quart de travail pour discuter des problématiques actuelles avec les employés et de discuter autour des solutions potentielles. Par la suite, le superviseur peut accompagner les employés dans l’amélioration de leurs situations de travail.

S’assurer que les employés ont les outils/équipements nécessaires et un bon aménagement de poste
Bien que les employés doivent utiliser les outils/équipements pour réaliser leur tâche, le superviseur doit s’assurer que ces outils/équipements soient disponibles et en bons états. Effectivement, on observe souvent que lorsqu’un outil/équipement est défectueux, les travailleurs vont le mettre de côté et développer des stratégies pour réaliser leur tâche autrement. De plus, l’aménagement du poste de travail d’un ou plusieurs employés présente parfois plusieurs problématiques qui amènent le ou les employés à développer des stratégies pour minimiser l’effet de ces problèmes sur leur santé et la production. Néanmoins, ces stratégies peuvent occasionner des problématiques importantes tant au niveau de la santé que de la production. Ainsi, puisque le superviseur est sur le terrain, lorsqu’il voit qu’un outil/équipement n’est pas utilisé ou qu’un aménagement de poste est problématique, il est nécessaire qu’il questionne les employés et de trouver des solutions avec eux par la suite. La formation d’un groupe ergo est une façon efficace de résoudre ces problèmes. Par ailleurs, il est nécessaire que le superviseur informe les employés sur la façon d’utiliser ces outils/équipements et sur les méthodes de travail qui permettent de diminuer l’exigence de la tâche à accomplir. Bien souvent, on observe une transmission des savoir-faire limités dans les entreprises.

Informer les employés sur les risques et maintenir cette prise de conscience
Bien que l’objectif premier soit d’éliminer l’ensemble des contraintes du travail, il est plutôt rare de n’en observer aucune dans une entreprise. Néanmoins, en lien avec les points précédents, une fois que ces contraintes sont identifiées, il est nécessaire de divulguer ces informations aux employés et de l’effet potentiel de ces dernières. Ainsi, les employés en auront conscience et comprendront davantage les raisons d’utiliser les bons outils/équipements, les bonnes méthodes de travail, etc. Une façon efficace de transmettre ces informations aux employés est par la formation (voir point suivant). En effet, une formation permettrait aux employés et aux superviseurs de comprendre les facteurs de risques et aussi de comprendre les mécanismes de blessure afin de mieux se protéger par la suite. De plus, il est également nécessaire de maintenir cette prise de conscience. En effet, la prévention doit s’effectuer en continu dans l’entreprise plutôt qu’avec une séance d’informations seulement.

S’assurer que les processus de prévention soient appliqués
La présence terrain est également nécessaire pour assurer que les processus de prévention mis en place soient appliqués. Par exemple, dans le secteur industriel, la rotation de poste est souvent mise en place pour varier les contraintes reliées à des tâches, et donc, minimiser les risques musculo-squelettique (mouvements répétitifs, postures contraignantes, etc.) et psychosocial (monotonie des tâches, concentration reliée à une tâche, etc.). Néanmoins, puisque les équipes de travail varient constamment, il arrive que certains employés n’effectuent pas cette rotation de poste pour diverses raisons. Il est donc nécessaire que le superviseur assure cette rotation de poste puisque d’une part, certains employés n’interviendront pas si cette rotation n’est pas effectuée et d’autre part, parce que cette stratégie permet de diminuer de façon considérable les risques mentionnés précédemment. Par ailleurs, le superviseur peut expliquer le bienfait de cette pratique et des raisons de sa mise en place aux employés.

S’assurer que les employés ont reçu la formation nécessaire et qu’ils réalisent leur part de responsabilité
Pour que les employés travaillent de façon sécuritaire avec les outils, les équipements et qu’ils adoptent des bonnes méthodes de travail, il est nécessaire que ces derniers reçoivent la formation adéquate et qu’ils soient guidés et encadrés par la suite. Puisque le superviseur est l’intermédiaire entre les travailleurs et la direction, il doit s’assurer que tous les employés ont reçu l’information nécessaire pour travailler de façon efficiente. Une fois que les employés ont reçu l’information, son expérience terrain et sa présence sur les lieux du travail est importante pour intervenir et conseillé le ou les travailleurs lorsqu’il voit un risque. Afin que le superviseur ne soit pas vu comme une police dans l’entreprise, ce dernier devra user de ces habiletés de communication pour que l’employé perçoive un conseil plutôt qu’un reproche.

Autres rôles
Plusieurs autres rôles peuvent être assurés par le superviseur dans la prévention des risques ergonomiques. Il s’agit de définir ces rôles et de le guider dans cette démarche. L’important est que ces rôles soient intégrés dans le quotidien. Pour ce faire, la formation des superviseurs est un bon moyen de les guider et de leur donner les outils nécessaires pour qu’ils assurent un rôle important en termes de prévention.

Comment les superviseurs peuvent assurer leurs rôles en termes de prévention ?

Bien qu’il soit nécessaire que les superviseurs sachent leur rôle à jouer en termes de prévention, il est également nécessaire de développer des moyens pour qu’ils puissent les assurer. Voici quelques points pouvant faciliter leur application :

Création d’un groupe ergo qui réunit divers acteurs de l’entreprise (travailleurs, comité SST, superviseur, direction, ergonome, etc.) afin de discuter des problématiques rencontrées dans le travail.
Intégrer des notions d’ergonomies et de prévention dans les rencontres en début de quart de travail. S’il n’y a pas de rencontre en début de quart de travail, il est nécessaire de les mettre en place.
Questionner régulièrement les travailleurs sur les difficultés rencontrées et de leur effet sur ces derniers afin de trouver des solutions.
Assurer une présence terrain
Fixer des objectifs de prévention
Développer des outils de suivi

En guise de conclusion, ce blogue présente différents rôles que le superviseur peut assurer dans l’entreprise dans une démarche de prévention proactive et d’amélioration continue. L’important est de guider les superviseurs dans cette démarche, de leur donner les moyens nécessaires pour qu’ils puissent les assurer, mais surtout, de définir leurs rôles. Il est important que ces derniers ne perçoivent pas ces rôles comme un ajout dans leur tâche de travail. Au contraire, cela permet de diminuer la gestion de problème et d’améliorer l’ambiance de travail. Finalement, pour qu’une démarche de prévention soit efficace dans une entreprise, cette dernière doit s’insérer de façon quotidienne et prise en compte dans le processus décisionnel.

Décrire l’exigence d’un poste de travail : Les avantages et l’utilité !

Il y a plusieurs avantages pour l’entreprise de faire appel à un ergonome pour la description des exigences de ses postes de travail. Bien qu’il en existe plusieurs autres, les avantages suivants seront décrits dans cet article :

Créer une description de poste avec les tâches réelles de travail
L’évaluation des exigences d’un poste par l’ergonome permet ensuite à l’entreprise de créer une description de poste avec les tâches réelles de travail. En effet, bien que cette description est souvent existante dans l’entreprise, cette dernière n’informe pas sur la façon dont les tâches sont faites et de ce qu’elles nécessitent. En tenant compte de la variabilité dans les tâches, la description dresse un portrait des exigences minimales que ce poste comporte. Il est important de mentionner que cette description de poste peut être utilisée pour l’embauche d’un employé et la création d’une formation en ergonomie pour les travailleurs, superviseurs, membre du comité de santé et sécurité, etc.

Créer un programme d’assignation temporaire
Plusieurs entreprises développent un programme d’assignation temporaire. Ce programme est souvent sous forme de tableau et présente le titre des assignations possibles dans l’entreprise, les tâches à accomplir, les conditions dans lesquelles ils sont réalisés, les exigences de ces tâches et l’horaire de travail. Ainsi, avec ces informations, le médecin peut autoriser ou non l’assignation temporaire en fonction des conditions de la personne.

Nous voyons souvent dans les entreprises que ce programme ne contient pas les exigences reliées à ces tâches. Ainsi, lorsque le médecin doit décider d’accepter l’assignation temporaire, le manque d’informations reliées aux exigences de cette tâche amène un refus par ce dernier.

À titre d’exemple, nos avons déjà assisté une entreprise dans leur programme d’assignation temporaire concernant le dossier d’un des travailleurs. Sur une possibilité de 8 assignations temporaires, le médecin avait autorisé qu’une seule tâche d’assignation temporaire. Les exigences physiques de ces assignations temporaires étaient peu décrites, voire absentes. Suite à notre analyse de ces tâches, 6 de ces 8 assignations temporaires répondaient aux restrictions émises par le médecin. En détaillant davantage les exigences physiques de ces tâches, l’entreprise avait beaucoup plus de marge de manœuvre pour faire la gestion de ce dossier. Par ailleurs, pour favoriser la réadaptation du travailleur, il est conseillé qu’il puisse varier ces tâches en assignation temporaire.

Comparaison des limitations fonctionnelles versus un emploi
Lorsqu’un travailleur a des limitations fonctionnelles suite à un accident de travail, une maladie professionnelle ou autres, la description des exigences du poste permet d’évaluer si ces dernières respectent les limitations fonctionnelles de la personne. Dans le cas où les limitations fonctionnelles ne sont pas respectées pour l’emploi présentement occupé par la personne, la description des exigences des autres postes peut faciliter grandement la recherche d’un emploi qui serait convenable pour la personne. Par ailleurs, lors d’un dossier qui va à la Comission des lésions professionnelles (CLP), une description du poste et de ces exigences, fait par un ergonome, est nécessaire et utile pour l’employeur ou le travailleur.

Le commencement d’une intervention ergonomique d’envergure
Par notre expérience dans le domaine de l’ergonomie, nous constatons que l’évaluation des postes au niveau de leurs exigences est souvent le commencement d’une intervention ergonomique d’envergure. Effectivement, lors de l’évaluation et de l’analyse faite par l’ergonome, il est en mesure d’observer des contraintes et des facteurs de risque dans le travail. En plus de remettre un rapport présentant les exigences d’un poste de travail, il indique également les contraintes observées et les pistes de solution pour y remédier. Par la suite, selon les objectifs de l’entreprise, l’ergonome est en mesure d’aider l’entreprise dans la mise en place des solutions, dans l’élaboration des projets de transformation et conception, dans la création et l’émission d’une formation aux travailleurs, superviseurs et autres, etc. Autrement dit, l’évaluation des exigences permet de dresser un portrait de l’état actuel des postes de travail qui aidera l’entreprise à guider leur projet de prévention future. On observe des résultats notables lorsque l’entreprise suit ce processus, car une culture en ergonomie se développe et permet d’être proactif au niveau de la prévention.

En guise de conclusion, cet article présente plusieurs avantages à faire appel à un ergonome pour décrire les exigences d’un ou plusieurs postes de travail. Il est généralement le point de commencement d’un projet de prévention plus large. On observe des résultats notables en terme de prévention, autant au niveau de la réduction des coûts reliés aux lésions professionnelles que de l’augmentation de l’efficacité de l’entreprise. Elle permet à cette dernière de développer une culture en ergonomie et de devenir proactive en terme de prévention.

RÉALISATION: Programme d’assignation temporaire

Contexte et description du mandat :

L’entreprise souhaitait créer un programme d’assignation temporaire pour faciliter la réinsertion des travailleurs ayant subi une lésion et s’assurer que les tâches répondent bien aux restrictions émises par le médecin.

Lieu d’intervention : Sanimax de Montréal

Actions prises :

Pour ce faire, l’ergonome assigné à ce mandat a évalué l’ensemble des tâches d’assignation temporaire proposées par l’employeur pour évaluer les exigences physiques de ces dernières.

Ces tâches ont donc été évaluées en fonction du cou, du tronc, des membres supérieurs des membres inférieurs. Près d’une vingtaine de tâches ont été analysées.

Suite à l’analyse de ces tâches, l’ergonome a conçu une grille d’analyse en fonction des différentes régions corporelles, et ce, pour chacune des tâches.

Ainsi, en fonction de la lésion de l’employé, l’entreprise pouvait facilement remettre des tâches d’assignation temporaire détaillées au médecin.

Par conséquent, le médecin pouvait choisir les tâches appropriées pour l’employé facilitant sa réinsertion au travail tout en aidant l’entreprise dans ses objectifs de production. Il est important de souligner que Synetik ErgoSolution a offert des services en ergonomie de façon hebdomadaire à Sanimax de Montréal pendant plus de 3 ans.

Les avantages d’un programme d’assignation temporaire

Lorsque des travaux légers lui sont assignés, en plus de demeurer actif, l’employé accidenté conserve le même salaire et les mêmes avantages que s’il avait poursuivi son travail habituel, plutôt que de recevoir une indemnité versée par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), basée sur 90 % de son revenu net. Maintenir ainsi le lien entre l’employeur et l’employé favorise la réadaptation physique et psychologique de ce dernier ainsi qu’un retour au travail rapide et durable.

Comme 80 % à 90 % des coûts liés à une lésion professionnelle proviennent de l’indemnité de remplacement de revenu versée par la CNESST, l’employeur bénéficie d’un avantage pécuniaire significatif.

L’ère des bureaux nomades

Pourquoi opter pour un bureau «sans bureau»?

En France, on estime qu’environ 60% des postes de travail de bureau sont inoccupés, car les employés font du télétravail, participent à des réunions ou congrès ou sont tout simplement absents. Un des premiers intérêts qui incite les entreprises à emboiter le pas vers cette façon de fonctionner est entre autres d’économiser des coûts. Le but premier est d’offrir un espace de travail qui convient au type de tâche à réaliser et de ne pas être confiné dans un espace prédéfini.

Les employeurs offrent normalement une diversité de postes de travail que les salariés doivent réserver quelques jours à l’avance au moyen d’une application. On peut entres autres y retrouver des espaces à aires ouvertes, des postes de travail avec table ajustable (pour favoriser l’alternance travail debout/assis), des petites salles fermées pour travailler en groupe, des locaux pour procéder à des appels téléphoniques et même certains espaces pour s’activer un peu (salle d’entraînement ou poste de travail avec tapis roulant).

Les points positifs des bureaux «nomades»

Favorise les échanges entre collègues :
Évidemment, le fait de travailler dans des aires communes favorise le partage d’idées et d’informations. Les différents espaces plus invitants les uns que les autres incitent les travailleurs à se déplacer, ce qui favorise les rencontres.

Réduire les coûts
À quoi bon sert d’avoir autant de bureaux que d’employés si le tiers de ceux-ci ne sont pas physiquement présents sur les lieux de travail? En optant pour une telle organisation de l’espace et des équipements, on réduit les coûts et on maximise le milieu occupé. Par exemple, certaine entreprise hésite à fournir une table ajustable à tous ses employés, craignant que celles-ci ne soit pas utilisée. En mettant à la disposition des salariés différents postes de travail, chacun peut opter pour une station à sa convenance.

Avoir accès à plus de luminosité
Dans certaines entreprises, on remarque que les employés détenant un poste plus haut dans la hiérarchie détiennent des bureaux se situant au contour de l’immeuble, ce qui signifie souvent la présence de fenêtre en abondance. Le fait de «dépolitiser» l’espace permet à tous et chacun de profiter de la luminosité naturelle, qui est d’ailleurs la plus adéquate pour le travail.

Moins d’impression de papier
Cette façon de travailler oblige à revoir au minimum l’utilisation de dossiers papiers, car les travailleurs ne détiennent normalement qu’un simple petit tiroir de rangement pour y mettre quelques effets personnels. Tout est donc informatisé afin de pouvoir y avoir accès en tout temps et en tout lieu et pour éviter l’encombrement de l’espace disponible.

Bien que ce type de bureau nouveau genre ait beaucoup d’aspects profitables pour l’entreprise, certains points peuvent paraître incommodants pour certains travailleurs :

Dérangement
L’idée de devoir travailler en étant entouré de personnes et de bruit peut sembler pénible pour certains salariés. Certains peuvent éprouver des difficultés de concentration, ce qui peut nuire à leur productivité au travail.

Adaptation du poste de travail
Jouer à la chaise musicale tous les jours peut parfois entraîner des problématiques au niveau de l’ajustement des équipements de travail. Notamment pour les personnes qui souffrent de blessure de type musculo-squelettique, cette alternance de poste peut devenir une source d’inconfort supplémentaire s’ils ne sont pas outillés correctement pour ajuster leur poste de travail.

Gérer les heures de pointe
Lorsqu’une plus grande proportion des employés se retrouve au bureau, il faut s’assurer que chacun de ceux-ci pourront trouver une place adéquate pour travailler en fonction du mandat à réaliser. Bien qu’un des objectifs soit de réaliser des économies sur les équipements, il ne faudrait surtout pas rendre l’environnement de travail moins invitant par manque de matériel!

Et l’ergonomie dans tout ça?

Bien que les avantages d’une telle organisation puissent être attrayants pour des gestionnaires d’entreprise, il faut tout de même se pencher sur certains éléments en lien avec l’ergonomie. Voici les points importants à considérer pour faire de cette organisation un succès :

Formation sur l’ajustement des chaises et utilisation des différents postes de travail
Évidemment, le fait de devoir changer de poste de travail presqu’au quotidien implique de devoir changer de chaise également. Il est donc primordial que les employés soient en mesure d’ajuster leur chaise de façon optimale pour éviter de développer des inconforts ou même des troubles musculo-squelettiques. Pour se faire, des formations peuvent être donnée aux employés, mais également à certaines personnes cibles dans l’organisation afin qu’ils deviennent des ressources internes en ergonomie de bureau. Il s’avère également important d’expliquer les bienfaits de l’utilisation de certains équipements, tels que les bureaux ajustables.

Tenir compte des employés ayant une condition médicale particulière
Si un travailleur présentes un trouble musculo-squelettique, ou tout autre condition particulière, il se doit de pouvoir utiliser des équipements adaptés. Il est donc important de mettre en place certaines procédures pour pouvoir accommoder les gens qui ont des besoins spécifiques, sans toutefois créer d’attentes ou de précédents chez les autres employés.

Préparer les employés d’avance pour éviter stress
Ce nouvel aménagement des aires de travail ainsi que tout le changement relatif à l’organisation du travail peut nécessiter une période d’adaptation importante chez certains travailleurs. En effet, certaines personnes n’aiment pas être sorties de leur zone de confort et un tel changement demande de sortir de cette zone. Il est donc important de préparer les employés aux changements à venir et prévoir une certaine période de temps pour l’adaptation. Il faut également être à l’écoute des travailleurs et les soutenir en cas de stress lié à ces changements.

Dans le but de répondre aux nouvelles réalités du travail de bureau, l’ère des bureaux «nomades» risque d’être mise au premier plan dans les prochaines décennies.